J'ai lu Elle avale les levers du soleil. La première fois, d'une traite, tant j'étais aspirée par le vertige de cette femme perdue dans le labyrinthe de sa souffrance. C'est un livre qui m'a bouleversée. (...) par la force poétique de cette plainte qui se brise en rondes et retours sur un destin tragique. Car on est bien dans la tragédie avec une héroïne dont la parole s'épuise à chercher une issue à l'invivable, impensable, avec en écho, le choeur, ce "on" qui questionne notre implication collective, soit en faisant apparaitre notre lâcheté, soit en reprenant au nom de notre humaine condition ce vécu personnel.
Chantal Ravel, janvier 2022
L’anorexie est une maladie qui fait peur. On en connait peu de choses sinon ces silhouettes décharnées, croisées ici ou là. Christine DB a mis cette maladie en mots, en rythmes, en sonorités, en images. Elle en a fait un livre. (...) Je l’ai lu à plusieurs reprises, d’abord à petites gorgées puis d’un coup. (...)
Et puis peu à peu, ça glisse, ça dérape, on tombe, peut-on se redresser ? on est dans le gouffre. Rythme, répétitions, retours, ritournelles, si intenses que vous avez parfois, vous aussi, difficulté à respirer. Alors vous faites une pose, vous reprenez votre souffle et vous repartez. Car l’histoire vous a saisie. Vous aimeriez savoir la suite et surtout la fin. Vous aimeriez comprendre cette maladie de la faim.
Bénédicte Magnin, février 2022