Prendre une vue panoramique d’un paysage, d’un continent, de la Terre, exige un véhicule de survol. Quelle technologie, quelle fatigue, quel investissement ! Survoler une existence quelconque semble plus simple. Il suffit de laisser voguer son esprit au fil de la rêverie éveillée.
C’est à une expérience de ce genre, gratuite et accessible à tous, en somme résolument non élitaire, qu’un vieux professeur malicieux convie ses étudiants passionnés d’autobiographie. Le présent ouvrage suit pas à pas son enquête. Celle-ci se veut objective, science oblige. Il s’agit bien, en survolant, d’observer un individu banal et son environnement proche d’assez près pour éviter les erreurs historiques trop grossières.
Mais cela ne va pas sans danger. En zoomant sur un détail, la caméra pourrait montrer ce qu’il aurait mieux valu ne pas voir.
Allons ! Qui ne risque rien n’a rien. Et puis ne nous leurrons pas ! Plus que l’attitude de celui qui filme compte l’altitude de celui qui vole. Dans le monoplan du rêve, la vue se brouille et les vues se mélangent. Examinée d’un peu haut, toute vie devient roman.